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Enquête

Quelles sont les perceptions de la qualité alimentaire par les jeunes adultes ?

Les labels sont-ils compris et adaptés à la nouvelle génération ?

Dans le cadre de la chaire In’FAAQT, Cendrine Auguères, Enseignante-Chercheuse de l’Ecole d’Ingénieurs de PURPAN a réalisé une étude auprès des consommateurs de 18 à 35 ans. Cette recherche s’attache à identifier les perceptions de la qualité alimentaire des jeunes adultes et à déterminer les promesses perçues des principaux labels alimentaires ainsi que leur incitation à l’achat. Au-delà des idées reçues concernant cette génération, la compréhension de ses perceptions permet aux filières de qualité d’orienter leur politique de labélisation, de communication et de production.

2346 consommateurs dans cette tranche d’âge ont été interrogés en France, un panel représentatif de la population française. Cette enquête met en perspectives les résultats sur trois filières : les fruits et légumes, la viandes et charcuterie et les produits laitiers.

1er enseignement : les bénéfices personnels sont bien au centre de la notion de qualité alimentaire

Le goût (44% des associations[1]) est en tête, néanmoins au coude à coude avec l’aspect nutritionnel et sanitaire (respectivement cochés par 40.69% et 40.18% des répondants).  Les jeunes adultes font preuve de bon sens avec des scores élevés pour le sanitaire dans la filière viande et charcuterie (45% des répondants) et pour le nutritionnel dans les produits laitiers (34%), alors que le local (36.5%) et l’environnement (38%) arrivent en haut du tableau pour les fruits et légumes.

Des résultats qui poussent à relativiser le discours pro-environnement et éthique constaté dans de nombreux autres travaux de recherche sur les valeurs de la génération montante. Les notions d’éthique et d’environnement arrivent ici en fin de liste avec respectivement 14% et 26% (ce dernier surtout porté par les fruits et légumes) d’association. L’environnement est sur-représenté chez les plus jeunes : 31.2% des 18-21 ans  vs 21% des 31-35 ans. L’environnement resterait elle une idéologie de jeunesse ?

 2er enseignement : les jeunes adultes, comme leurs ainés, associent la qualité alimentaire au local.

L’étude montre que le « local » évoque la qualité, et cela dans les trois filières, bien devant le bio, les labels officiels (Label Rouge, AOP) ou encore les marques ou le nutri-score. Associer la qualité à une production française est de préférence portée par les hommes et les franciliens, alors que le local est mobilisé par les réponses des femmes, des provinciaux et des plus diplômés.  

3er enseignement : le nutri-score n’est pas avéré tel un marqueur de qualité alimentaire.

Le nutri-score n’est pas considéré comme un fort marqueur de qualité, et cela dans les 3 filières étudiées. Toutefois il est plutôt choisi par des hommes, en Ile de France, parmi les plus jeunes répondants et les moins diplômés. A noter certaines surprises comme son avance sur le Label Rouge dans les produits laitiers. Le bio ne fait pas beaucoup mieux. Le nutri-score obtient le meilleur score en termes de « promesse perçue » avec 55.8% des répondants qui l’associent effectivement à la santé.

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