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Bientôt une coopérative pour les conchyliculteurs de Méditerranée.

Les conchyliculteurs du bassin méditerranéen

Le comité régional de la conchyliculture de Méditerranée finalise la création d’une coopérative. D’ici quelques mois, elle sera opérationnelle et chargée de fonctions supports dont les trois principales seront la compétence déchets, l’accompagnement administratif des conchyliculteurs et le soutien aux démarches qualité. Il ne s’agit pas, en effet, de commercialisation ici, mais bien de fonctions supports ! L’objectif de cette coop est, à la fois, de répondre aux enjeux de la conchyliculture 2030, mais également d’être reconnue organisation de producteurs dans le sens attendu par les instances européennes. Le CRCM a de grandes ambitions pour cette structure afin de coller à sa stratégie de promotion des métiers, des produits et de la conchyliculture au sens large et favoriser la mise en marché des produits et coproduits.

C’est dans cet axe que s’inscrit la réflexion du CRCM autour des SIQO. Dès que la coopérative sera en activité, les premiers à se lancer concrètement seront les producteurs du bassin de Thau. « Une IGP Huîtres de Thau serait la garantie de protéger notre savoir-faire », explique Fabrice Grillon-Gaborit, chargé de mission stratégie de la filière au comité. « Les enjeux de cette démarche incontournable sont, pour nous, l’accès aux marchés bien sûr, mais surtout défendre l’élevage sur corde, notre ADN, et, bien entendu, entrer dans la cour des grands du territoire national. »

Si le syndicat des producteurs d’huîtres et moules de toute la façade méditerranéenne est le plus étendu de France – il court sur 3 régions différentes – et regroupe environ 600 producteurs, ces derniers représentent que 25 % des entreprises conchylicoles de France et seulement 8 % de la production nationale. Avec l’élevage sur corde, ils ont développé une technique de production unique au monde, car adaptée à leurs écosystèmes de production, principalement lagunaires.

En effet, à la différence de l’Atlantique, ils produisent en verticalité, avec des huîtres collées sur des cordes, en mer ou en bassin. « Pour défendre ce savoir-faire et cette identité, le comité régional de conchyliculture a lancé deux marques ombrelles il y a environ 4 ans : huîtres de Méditerranée élevées sur corde et moules de Méditerranée élevées sur corde », souligne Fabrice Grillon. Propriété du CRCM, elles sont mises à disposition de l’ensemble des conchyliculteurs de Méditerranée, avec un effet catalyseur. Cela n’enlève pas la possibilité aux producteurs de créer leur propre communication. Il y a donc également plusieurs marques locales comme la Cap Leucate, les Huîtres et Moules de Thau et Bouzigues, les Moules de Pleine mer, les Huîtres de Tamaris, les Huîtres de Camargue et les Huîtres de Diane…

La plupart des entreprises méditerranéennes ont longtemps fait de la production en gros et demi gros. Depuis une vingtaine d’années, elles ont pris un virage sur deux orientations : la commercialisation en direct, qui concerne désormais 70 % d’entre-elles ; et un travail important sur la qualité. « Nous avons développé l’exondation, une technique d’élevage particulière, afin d’avoir des produits plus qualitatifs sur des aspects visuels, mais surtout sur le taux de chaire. C’est le premier pas, nous l’espérons, vers l’obtention d’un label rouge méditerranéen pour promouvoir la spécificité de nos huîtres », précise Fabrice Grillon.

La nouvelle coopérative sera donc le support des démarches IGP dont la première, à court terme, devrait être celle des huîtres de Thau, mais les conchyliculteurs d’autres zones de production se sont également manifestés pour entamer cette démarche avec une échéance à plus long terme.

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