Florence Guéry se destinait à devenir institutrice mais sa rencontre avec son mari, fils de vigneron, va tout changer. Ensemble ils s’installent sur la propriété familiale située à Azille, en plein cœur du Minervois, à 30 km de Carcassonne et commencent à faire leurs propres bouteilles de vin. Vingt-cinq ans et dix-sept cuvées plus tard plus tard, elle nous parle de sa passion pour son métier et ses multiples facettes. “Vigneron, c’est vraiment mille métiers en un ! On ne peut pas s’ennuyer” confie-t-elle.
Cela fait donc vingt-cinq ans que Florence Guéry, 48 ans, et son mari René-Henry élèvent et conduisent des raisins sur ce morceau de terre minervoise, pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes : un jus délicieux pour un vin unique. Tous deux se définissent volontiers comme “des paysans-vignerons en croissance, toujours en apprentissage”.
“Au début, j’ai trouvé que la somme de connaissances à acquérir était vertigineuse”. Il faut dire que Florence n’est pas du tout issue du milieu viticole, même si ses grands-parents avaient une petite ferme dans le Lot. Elle n’a pas, comme de nombreux autres viticulteurs, vu ses parents travailler la terre, couru entre les barriques après l’école ni connu l’effervescence des vendanges. Elle a grandi près de Carcassonne et est étudiante en langues étrangères appliquées à l’université quand elle rencontre son mari, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Paris. “Je saturais des cours et de la fac alors quand il m’a proposé de m’installer après notre mariage sur la propriété de ses parents, vignerons indépendants, j’ai accepté avec joie même si je n’y connaissais rien !”. Florence se forme sur le tas, suit une formation pendant un an de secrétaire viticole à Narbonne pour acquérir les rudiments. Sa volonté d’apprendre, l’expérience de ses beaux-parents ainsi que l’aide de son mari feront le reste.
“C’est un chemin de vie, pas juste un métier”
Aujourd’hui, elle navigue entre le travail de la terre -”j’aime beaucoup être dehors, chanter, prier à haute voix dans la nature, c’est ce qui me touche le plus”-, le métier de la cave, sans oublier tout le reste, qu’elle énumère d’un trait : “le commerce, le marketing, la communication, le caveau de dégustation, la relation avec les clients, l’administratif, les factures. Vigneron, c’est vraiment mille métiers en un. C’est infini, on ne peut pas s’ennuyer !” sourit-elle. Elle reconnaît néanmoins que cette diversité peut aussi se révéler un inconvénient : “il faut être partout, il y a toujours beaucoup de travail”. Elle l’aborde avec humilité : “je ne cherche pas à tout connaître, ni à briller. Je suis bien à ma place. C’est un chemin de vie, pas juste un métier”.
Quant au fait de travailler en famille, c’est selon elle une chance malgré les éventuelles difficultés. “Les émotions sont parfois rock n roll avec mon époux car il n’existe pas de barrière entre le travail et la maison. Mais nous l’avons choisi et nous affrontons les problèmes ensemble. Cela nous renforce” explique cette mère de trois enfants, dont un fils qui leur a fait part de son souhait de travailler un jour avec eux. Florence dit aussi sa joie d’avoir été si bien accueillie par les habitants du village d’Azille.
“Comme un peintre qui crée une toile”
Quant aux vins qu’elle produit -des blancs empreints de finesse et des rouges d’élégance-, c’est simple : “je les aime !”. “Nous sommes des artisans. Nous créons des cuvées uniques à partir d’un jus, selon notre cœur et notre foi, comme un peintre crée une toile. Nous leur donnons une âme”. Chaque cuvée porte d’ailleurs un nom-”Sagesse, Intelligence, Conseil, Force, Connaissance, Adoration et Piété”, d’après l’expérience que leur enseigne chaque parcelle qui la porte. “Chacune d’elles est le résultat d’une histoire, d’une émotion, d’une foi et d’une envie de transmettre” explique Florence Guéry.
Contact : Château Guéry 4 avenue du Minervois 11 700 Azille
04 68 91 44 34 / www.chateau-guery.com
