Paroles de viticulteurs : Marlène Ducos – Domaine du Hour à Eauze (Gers)

A 21 ans seulement, Marlène Ducos a repris l’exploitation de son père, située à Eauze dans le nord-ouest du département du Gers, dans le Bas-Armagnac. Gérante du domaine depuis huit ans, cette jeune femme dynamique et passionnée a transformé ce domaine familial de quatrième génération en Haute Valeur Environnementale (HVE). Elle a également lancé la commercialisation de ses armagnacs. “Cela me permet de sortir du domaine, de rencontrer d’autres personnes, de partager mon métier et notre savoir-faire et de m’ouvrir l’esprit” sourit-elle.

“Qui veut, peut” : telle est la devise de Marlène Ducos qui n’a pas hésité à reprendre l’exploitation familiale dès la fin de ses études. Après avoir obtenu son bac pro en viticulture et œnologie et son BTS par alternance au Lycée Professionnel Agri-Viticole de Riscle, elle s’installe sur l’exploitation.

C’est en 1920, à Eauze, au coeur de l’Armagnac, que la famille Ducos plante son premier hectare de vignes. Quatre générations se succèdent, l’exploitation s’agrandit, le savoir-faire s’affûte,  les vapeurs de l’alambic flottent au-dessus du domaine. Chaque année, ce sont plusieurs barriques d’Armagnacs qui sont distillées et vieillies dans le chai. “Je suis dans les vignes depuis toute petite, j’ai été ballottée par l’armagnac dès mon plus jeune âge” confie-t-elle. Pour autant, les débuts ne sont pas évidents. Un domaine de 25 hectares, c’est aussi une entreprise à gérer avec son lot de paperasse à remplir, de réglementations à respecter et de salariés à superviser. “On apprend sur le terrain, il faut avancer. Malgré les erreurs, on persiste, on découvre, on continue”.

“Diversifier mon activité”

Petit à petit, elle prend confiance en elle et s’affirme. Jusqu’à insuffler une nouvelle dynamique à l’exploitation. “Le travail dans les vignes me plaisait beaucoup mais je voulais diversifier mon activité. Mon père distillait depuis 2000 mais sans commercialiser. On avait donc un stock conséquent d’armagnac, une vraie chance. A partir de 2020, on a commencé à le commercialiser”. Marlène crée même la « Lik’A », un apéritif mélangeant des fruits frais de saison macérés dans du jeune armagnac. Il s’agit d’une recette traditionnelle et authentique de la Gascogne revisitée par Marlène, une liqueur unique, produite en petite quantité et qui remporte un franc succès. De quoi l’encourager à poursuivre dans cette voie. “Travailler mon propre armagnac, ce n’est pas donné à tout le monde. Il a grandi avec moi, c’est un produit noble, de qualité, intéressant à travailler. Le commercialiser me permet de sortir du domaine, de rencontrer d’autres personnes, de partager mon métier et notre savoir-faire et de m’ouvrir l’esprit” sourit-elle.

“Ambitieuse et motivée”

Une sacrée aventure, qu’elle mène main dans la main avec son père, désormais salarié. Ensemble, ils ont également fait évoluer la partie production du domaine, en le transformant en Haute Valeur Environnementale (HVE) en 2019, en limitant les intrants et en s’efforçant de maintenir la biodiversité. Et ses projets pour demain ? “Je tiens à ce que nous restions une structure familiale. Je préfère jouer la qualité plutôt qu’augmenter la superficie de l’exploitation”. Et le fait d’être une femme dans un milieu viticole réputé masculin ? “On doit peut-être apprendre à se faire davantage confiance mais je me sens à ma place. Et puis il y a de plus en plus de femmes viticultrices dans la région. On avance toutes ensemble”. Malgré le contexte difficile, Marlène Ducos veut garder espoir, “rester ambitieuse et motivée. Ce métier est passionnant !”.  

Contact : Marlène Ducos Vignobles du Hour Au Hour 32800 Eauze

www.domaineduhour.fr / earlvignobles-du-hour@orange.fr